« Improviser ou s’adapter ? Le dilemme des pompiers », Narjès Sassi et Arnaud Féral, enseignants chercheurs à l’ISG, se sont prêtés à l’exercice de l’AGRH. Leur travail a été récompensé puisqu’ils ont obtenu le prix du meilleur cas.
Ils nous expliquent qui ils sont, comment leur est venu l’idée de la thématique et leur quotidien entre vie professorale à l’école et vie sur leur temps de recherche.
Pouvez-vous vous présenter ?
Narjes : Narjes Sassi, enseignante-chercheure en OB/RH, docteur en sciences de gestion de l’Université de Toulouse et professeure permanente à l’ISG depuis 2009.
Arnaud : Arnaud Féral, enseignant-chercheur en Economie, docteur en sciences économiques de l’Université CY et professeur permanent à l’ISG depuis 2010.
Qu’est-ce que l’AGRH ?
Arnaud et Narjes : C’est l’Association Francophone de Gestion des Ressources Humaines qui organise un congrès annuel pour discuter de problématiques actuelles autour des questions du travail, de l’entreprise et du management. C’est un lieu incontournable de rencontres entre de nombreux chercheurs et praticiens intéressés par ces thématiques. C’est aussi un organisme de renom qui récompense les meilleurs productions intellectuelles et pédagogiques.
Comment vous est venu l’idée du sujet « Improviser ou s’adapter ? Le dilemme des pompiers » et pourquoi l’avoir choisi ?
Arnaud : Le sujet nous ai venu après des discussions que j’ai pu avoir avec des pompiers en activité et lorsque j’ai exposé le contenu de nos discussions à Narjes, nous avons tout naturellement, convenu qu’un terrain de recherche autour de l’improvisation dans des environnements risqués pouvaient trouver sa place dans des recherches en management.
Narjes : Effectivement, nous sommes collègues de bureau et nous échangeons souvent au sujet de nos recherches et ce qui nous interpelle dans le monde de l’entreprise et de l’enseignement. Nous avons une curiosité naturelle qui est nourrit par nos échanges et bien sur le plaisir de collaborer sur des sujets porteurs en croisant nos regards et nos sensibilités.
Arnaud : Je rajouterai que c’est l’expertise de Narjes dans les sciences de gestion qui oriente notre approche de la littérature et qui nous guide pour identifier les gaps académiques.
Narjes : Le cas primé dans la RGRH correspond à une phase exploratoire pour un programme de recherche beaucoup plus large qu’Arnaud et moi avons eu l’occasion d’initier et qui se concrétise, par exemple, par la publication récente d’un article dans la Harvard Business Review – France au sujet de l’improvisation dans les équipes de travail.
Est-ce la 1ère fois que vous travaillez ensemble ?
Arnaud : tout commence pendant la crise du Covid où on écrit notre premier cas, ce qui a débouché sur plusieurs projets de recherche. Depuis, nous avons trois cas pédagogiques publiés, un article de recherche et plusieurs autres en cours d’évaluation, de publication ou d’écriture.
Narjes : Ce que ne dis pas Arnaud, c’est que notre premier cas a aussi été primé au congrès de l’AGRH 2020 ; il s’agissait d’un cas de gestion des crises dans une école de danse à deux dans le contexte du Covid. C’est comme ça que tout a commencé ; une belle aventure intellectuelle qui nous fait du bien.
C’est souvent compliqué d’imaginer le travail derrière une telle publication, combien de temps cela vous a-t-il pris ?
Arnaud : 3 à 4 mois
Narjes : Plutôt 5 à 6 mois, car il y a eu deux phases, la phase de l’élaboration, pour soumettre le cas à temps au congrès, puis une phase d’évaluation et de test dans un contexte pédagogique réel pour ajuter certains aspects du cas pour une meilleure compréhension par les apprenants et une prise en main plus facile pour les animateurs.
Arnaud : C’est vrai qu’on a souvent tendance à sous-estimer le temps de la recherche !!
Entre les cours que vous donnez à l’ISG et cette thèse, comment l’ISG vous a aidé sur cette gestion du temps ?
Arnaud : Alors ce n’est pas exactement une thèse à proprement parler, dans la mesure où une thèse prend entre 3 et 5 ans avec pour ambition de traiter d’une problématique de la manière la plus exhaustive possible et qui donne droit au grade de Docteur, que nous sommes. En ce qui concerne le cas pédagogique que nous avons publié, il a pour objectif d’éclairer les apprenants sur des sujets divers et des problématiques business via des situations de travail concrètes.
Narjes : Sur la question de la gestion du temps, et bien nous avons à l’ISG dans notre contrat, un temps dédié à la recherche et nous l’utilisons avec liberté pour avancer sur nos productions et nos publications académiques (Articles, Conférences, Cas pédagogiques, Chapitres, Ouvrages…)
Quelle est l’importance de ce prix pour vous et comment pensez-vous qu’il va influencer votre travail futur ?
Arnaud : C’est une reconnaissance qui est très appréciable car elle valide notre sérieux académique, nous permet de développer des terrains de recherche validés par la communauté et surtout parce que c’est une récompense reconnue dans notre milieu et par notre faculté.
Narjes : Oui c’est toujours appréciable de se dire qu’un sujet qui a retenu notre attention l’est aussi pour notre communauté de sachants, qu’elle la trouve pertinente. C’est aussi une belle vitrine pour ce cas qui est soumis à la CCMP pour une publication qui ne devrait pas tarder.
Avez-vous des projets de recherche futurs en collaboration, soit entre vous, avec d’autres professeurs chercheurs ou bien individuellement ?
Arnaud : Effectivement, grâce à la rédaction de ces cas, on développe ensemble des compétences d’écriture, des habitudes de travail et on prend beaucoup de plaisir à réfléchir à des problématiques RH ou de gestion des équipes, sur des terrains connexes (école de danse, équipe cyclistes, pompiers, pénitenciers, startups…).
Narjes : On aime beaucoup travailler ensemble, On a une mécanique qui fonctionne bien alors on continue à investiguer des terrains originaux. On commence toujours par des études de cas, c’est un peu notre phase exploratoire qui donne lieu, ensuite à la rédaction d’articles académiques. Nous avons un programme de recherche bien rempli et on s’en réjouit.
Quels conseils donneriez vous aux étudiants de l’ISG qui s’intéressent à la recherche dans le domaine de la gestion des ressources humaines ou de la gestion de crise ?
Arnaud : Commencer toujours par lire un maximum d’articles de recherche sur la thématique qui les intéresse, sur la méthodologie, sur les concepts, sur la théorie… Cette curiosité académique est la base de toute réflexion sur tout sujet de recherche.
Narjes : Effectivement, la phase de lecture est essentielle. Je rajouterai également qu’il faut qu’ils aient un esprit critique, qu’ils observent bien les réalités qui les entourent, qu’ils les questionnent… et puis qu’ils choisissent un sujet qui les passionne.