Le 9 mars dernier s’est déroulé sur le campus parisien de l’école un séminaire sur les métiers et les compétences de demain, en présence de l’ensemble des enseignants chercheurs et des directeurs de tous les campus. L’ISG a d’abord accueilli deux expertes de la prospective métiers, Viviane DESCHAMPS, chargée de mission à l’APEC et Cécile JOLLY, cheffe de projet à France Stratégie, pour partager les derniers travaux sur la transformation des métiers et des compétences pour les diplômés d’école de commerce. Ces échanges riches et constructifs ont ensuite servi de base aux ateliers de travail sur l’évolution des enseignements pour l’acquisition des compétences professionnelles.
Repenser les formations à partir des métiers et des compétences
Traditionnellement, les cours que l’on trouvait dans une formation étaient choisis sur la base d’une liste et de notions classiques, on parle alors de : mathématiques, théories du management ou de l’économie, philosophie… autant de matières qui servaient avant tout à classer les étudiants par niveau.
Aujourd’hui, la perspective a beaucoup évolué et les écoles définissent les contenus sur la base des compétences identifiées comme nécessaires pour occuper les métiers auxquels elles forment. L’employabilité des diplômés dicte la définition des formations. Les compétences sont à la fois disciplinaires (« hard skills »), transversales et comportementales (« soft skills »). Un diplômé d’école de commerce doit savoir appliquer les concepts propres à sa discipline (finance, RH, marketing), mais aussi être à l’aise avec le numérique, l’environnement réglementaire de son entreprise ou la RSE et enfin savoir travailler en équipe, gérer un projet…
Cette nouvelle orientation compétences nécessite de faire constamment évoluer les enseignements pour qu’ils soient le plus alignés possibles avec les transformations des métiers.
Veille et prospective métiers
Les métiers se transforment sous l’effet de la transition écologique, de la complexification des réglementations, de l’omniprésence du numérique et de la technologie. Les compétences que doivent avoir acquises les étudiants pour chercher leurs stages, alternances et premiers emplois doivent évoluer pour s’adapter à ces transformations. S’appuyant sur les conseils de perfectionnement auxquels sont associés les entreprises partenaires de l’école, l’école effectue une veille permanente sur ces évolutions. Le partage d’expérience de l’APEC et de France Stratégie qui a lieu lors du séminaire s’inscrit dans cette perspective.
Viviane DESCHAMPS, chargée de mission au sein de l’APEC et auteure de l’étude « Transformation des métiers et des compétences cadres » a rappelé l’importance des compétences numériques et juridiques pour les futurs cadres d’entreprise. Elle a expliqué que très peu de nouveaux métiers sont apparus ces 20 dernières années, mais que les métiers existants ont eu tendance à se spécialiser de plus en plus. Elle a rappelé l’importance des « hard skills » dans le processus de recrutement des jeunes cadres, alors que les « soft skills » n’interviennent qu’en second temps comme élément de différenciation entre candidats intéressants.
Par la suite, Cécile JOLLY, économiste au département « Travail emploi compétences » de France Stratégie, service du Premier Ministre et auteure de la publication « Les métiers en 2023 », a présenté les résultats de la dernière étude sur les métiers en tension en France et s’est attardée sur les différences régionales. Il en ressort que les besoins en recrutement dans les fonctions centrales des entreprises vont augmenter d’ici 2030. Notamment suite à des départs à la retraite. De plus, certains secteurs et métiers recrutent davantage que d’autres tels que les ingénieurs et cadres du privé. Particulièrement dans les métiers dits du « care » qui seront les plus dynamiques en 2030. Tout comme l’e-commerce qui crée déjà beaucoup de métiers dans la logistique. Des déséquilibres sectoriels et régionaux sont à prévoir : la région parisienne est créatrice d’emploi et permet une très bonne insertion professionnelle des jeunes. Tout comme les régions côtières de la façade atlantique jusqu’au bassin méditerranéen et les Pays de la Loire.
Des maquettes pédagogiques construites autour de « mises en situation »
Attester que les programmes pédagogiques permettent d’acquérir des compétences nécessite d’identifier le lien entre les cours et ces compétences, mais aussi d’imaginer des « mises en situation » qui permettent d’évaluer leur maîtrise. Projets innovation, ateliers de design thinking, missions export, jeux de rôle, simulations de gestion sont autant d’occasions de s’entraîner à « faire soi-même » que de prouver son expertise.
Les enseignants-chercheurs ont travaillé en atelier pour proposer une cartographie des compétences acquises dans le Programme Grande École et former des étudiants répondant aux attentes en transformation des entreprises et des recruteurs.
Pour aller plus loin, retrouvez gratuitement l’annuaire des métiers cadres ainsi que toutes les études de l’Apec.